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Alessandro Stoppato: un héritier
des «marchands florentins» à Paris



      Alessandro Stoppato, le plus fort importateur en France de produits alimentaires italiens.

"Nous avons créé notre activité, dans les années 79-80, à partir de rien. Nous avons commencé presque par jeu, c'était une distraction. Nous avons créé une société d'importation de produits alimentaires italiens, la Sadipal. On s'occupait du secteur agro-alimentaire en collaboration avec des amis florentins. L'idée a bien marché.

"Parmi les maisons dont nous importons les produits, je peux citer le Marquis de Barolo, les frères Pasqua, le vermouth Riccadonna, les pâtes Divella (produites dans les Pouilles) Montegrappa, Dalari, la charcuterie Alchina, Tanzi (Parmalat), Latte Bri, et bien d'autres.

"Nous avons repris le travail avec les grandes surfaces (Auchan, Carrefour, Casino, Leclerc), pour les vins et d'autres produits italiens.
Cela a si bien marché que maintenant nous avons nos propres rayons , réservés à nos produits, dans ces supermarchés.

"Nous sommes en train de mettre sur pied une école pour enseigner la cuisine et les spécialités italiennes aux professionnels français ou italiens qui travaillent ici.

"Notre personnel est presque entièrement composé par des italiens, des familles entières y travaillent.

"Nos représentants sont tous italiens".


    Une vue sur les entrepôts de la "Sadipal", remplis de    produits alimentaires italiens de toute sorte.

 ...Les fournisseurs déjà en place disaient que j'étais fou: d'après eux, les produits italiens n'auraient pas eu de succès, car il n'y avait pas de demande suffisante.
En réalité les grandes surfaces étaient tout à fait disposées à les commercialiser dans leurs rayons


Alessandro Stoppato est actuellement le plus fort importateur en France de produits alimentaires italiens.

Nous l'avons rencontré dans ses bureaux à Saint Ouen, banlieue nord parisienne, et lui avons posé quelques questions.

Ciao Italia - Monsieur Stoppato, j'aimerais que vous me parliez de votre vie avant de venir vous installer en France, avant de fonder votre entreprise.

Stoppato - Je suis Florentin d'origine. Mon père avait une entreprise de construction immobilière.

J'ai connu celle qui est devenue ma femme, Véronique. Française, elle avait été envoyée en Italie après s'être diplômé en Sciences Po en France.

Après m'être moi aussi diplômé, mais en droit, j'ai quelque temps milité dans le Parti Socialiste Italien.

Peu après, j'ai fait le concours de procureur légal pour devenir avocat. Je me suis marié avec Véronique à 23 ans. Nous avons alors décidé de nous installer à Paris.

Au début nous avons vécu dans un appartement prêté par une tante.

Ciao Italia - Comment contiez-vous vivre en arrivant à Paris?

Stoppato - Et bien, nous avons eu une idée. Moi, ma femme et l'un de nos amis, Pascal, nous avons créé notre propre activité, dans les années 79-80, à partir de rien.

Nous avons commencé presque par jeu, c'était une distraction.

Nous avons créé une société d'importation de produits alimentaires italiens, la Sadipal.

On s'occupait du secteur agro-alimentaire en collaboration avec des amis florentins.

Nous avons commencé nos activités en important les pâtes Zara et différents vins italiens.

Notre système était de livrer directement aux magasins qui nous faisaient des commandes.

L'idée a bien marché, si bien qu'après deux ans nous avons pu prendre en location un dépôt.

En 1979 mon associé Pascal nous a introduit dans les grandes chaînes alimentaires auxquelles nous avons proposé notre collaboration.

Ciao Italia - Comment avez-vous été reçus dans ce milieu?

Stoppato - Vous faites bien de me poser cette question, car la réaction des autres fournisseurs ne s'est pas fait attendre.

Ils disaient que j'étais fou: d'après eux, les produits italiens n'auraient pas eu de succès, car il n'y avait pas de demande suffisante. En réalité les grandes surfaces étaient tout à fait disposées à les commercialiser dans leurs rayons.

Les grands importateurs pensaient être les plus forts, mais nous nous sommes vite rendus compte que, en réalité, leur position était fragile.

Ciao Italia - Quelle a été alors votre stratégie?

Stoppato - Elle a été très simple, bien plus simple que celle utilisée par nos concurrents: nous avons décidé de proposer nous-mêmes directement aux grandes surfaces nos produits alimentaires.

Ce fut un succès! Nous avons eu tout de suite de grosses commandes, un gros facturé, comme on dit dans le métier.

En 1983 nous avons eu l'occasion de connaître un dirigeant de la compagnie de wagons-lits, directeur du secteur immobilier.

Grâce à lui nous avons pris des locaux qui appartenaient à une industrie de mise en bouteille de vin. Cela a été un grand saut de qualité pour notre société.

Ciao Italia - Et vos concurrents, justement, comment ont-ils réagi?

Stoppato - Ils m'ont accusé de casser le marché pour vendre le plus possible. Ils disaient qu'avec des prix aussi bas je ne serais pas allé loin, et que j'aurais fermé dans un mois.

En réalité ce sont eux qui ont disparu, entre 1980-90 soit parce que leurs enfants n'ont pas poursuivi leur activité lorsqu'ils sont partis à la retraite, soit parce qu'ils ont déposé le bilan pour insolvabilité à l'égard de leurs fournisseurs.

Ensuite nous avons importé les produits de la société Pagani, qui a été la première à introduire les pâtes italiennes en France.

Résultat, nous avons fait passer le facturé de cette maison de 20 à 100 millions de francs, dont 80 en France.

...Parmi les maisons dont nous importons les produits, je peux citer le Marquis de Barolo, les frères Pasqua, le vermouth Riccadonna, les pâtes Divella (produites dans les Pouilles) Montegrappa, Dalari, la charcuterie Alchina, Tanzi (Parmalat), Latte Bri, et bien d'autres

Ciao Italia - Vous pouvez me donner un ordre d'idée de ce que ça représentait?

Stoppato - Il suffit de dire que la Pagani dans les années 88-92 vendait plus que Barilla, et sans publicité, seulement dans les supermarchés.

Ciao Italia - Apparemment, ce fut un franc succès. Qu'avez-vous fait ensuite pour développer votre stratégie?

Stoppato - Par la suite le label Pagani a disparu, et plusieurs importateurs italiens ont fait faillite (la maison Sapar, monsieur Zanotti par exemple).

Nous avons alors mis en place une force de vente en absorbant en partie leurs commerciaux restés sans travail; cela nous a permis de réorienter notre activité vers les restaurants et les magasins.

Aujourd'hui nous avons dix vendeurs salariés qui ont en charge les restaurants et les magasins, plus beaucoup de vendeurs qui travaillent au pourcentage.

Notre équipe de vente est composée par 30 agents commerciaux, d'un directeur commercial pour les restaurants avec dix vendeurs, et un pour les grandes surfaces avec trente vendeurs.

Nous avons huit camions de livraison, notre catalogue compte 1500 articles.

Nous importons les produits des meilleures maisons italiennes.

Ciao Italia - Pouvez-vous nous donner quelques noms de ces maisons?

Stoppato - Je peux vous citer le Marquis de Barolo, les frères Pasqua, le Vermouth Riccadonna, les pâtes Divella (produites dans les Pouilles) Montegrappa, Dallari, la charcuterie Alcina, Tanzi, Latte Bri, et bien d'autres.

Ciao Italia - Quelle est votre situation actuelle sur le marché?

Stoppato - En nous occupant de l'importation de ces grandes maisons, nous avons pu atteindre un chiffre de vente de 50-60 millions de francs hors taxes.
Par ailleurs, nous avons aussi repris le travail avec les grandes surfaces (Auchan, Carrefour, Casino, Leclerc), pour les vins et d'autres produits italiens.

Cela a si bien marché que maintenant nous avons nos propres rayons, réservés à nos produits, dans ces supermarchés. Nous sommes ainsi arrivés à 150 millions de francs de facturé, et nous avons pu rajouter 3000 m2 de magasin.

Actuellement, nous sommes le premier importateur de vins (ce n'est pas moi qui le dit, c'est une statistique de la ICE), et aussi le premier importateur de produits italiens en France, ayant largement dépassé notre concurrent Carniato, qui reste à cent millions de francs de facturé.

Ciao Italia - Avez-vous d'autres activités en parallèle, avez-vous pensé à diversifier votre activité?

Stoppato - Oui en effet, et sur différents plans. Par exemple cela fait déjà longtemps que j'ai voulu m'occuper de nos amis les bêtes, et en particulier de ce qu'on leur donne à manger...

Pour cela nous avons créé une société d'achat à Florence, dont je m'occupe moi-même, la Gibeda, qui fonctionne aussi à plein régime.

Son activité est essentiellement basée sur l'exportation vers la France d'aliments prêts pour animaux (chiens et chats).

Nous avons aussi acheté en Sardaigne une mine de matériaux pour litière pour chat et une usine pour le traitement de ces matériaux.

De cette façon le facturé a encore monté de 30%.

Ciao Italia - J'ai remarqué, en entrant dans vos locaux, qu'il y a beaucoup d'italiens parmi vos collaborateurs.

Stoppato - Oui, c'est vrai, notre personnel est presque entièrement composé par des italiens, des familles entières y travaillent.

Ciao Italia - Après tout ce succès, pouvez-vous me dire quels sont vos projets.

Stoppato - Nous allons ouvrir, par exemple, un nouveau lieu de dégustation, pour montrer aux professionnels toute la gamme de produits que nous pouvons leur fournir pour faire de la bonne cuisine italienne, de qualité.

Tenez, je vais vous montrer les plans. Vous voyez, ici c'est l'entrée qui est composée par deux grandes vitrines, par lesquelles le public peut accéder à l'intérieur.

Les caves sont en bas, pour la dégustation de vins italiens d'origine. Là, un espace entièrement consacré à la dégustation des produits. Et, ici, une école de cuisine.

En effet nous sommes en train de mettre sur pied une école pour enseigner la cuisine et les spécialités italiennes aux professionnels français ou italiens qui travaillent ici.

Ainsi les chefs et les pizzaioli pourront venir apprendre à bien préparer les spécialités italiennes, ou tout simplement pour se perfectionner.

Nous ferons venir du personnel et des chefs des écoles hôtelières de l'Italie. Nous trouverons du travail pour les jeunes qui veulent travailler ici.

Et, à part cela, pour passer à un tout autre domaine, nous sponsorisons un club sportif, le club Sadipal qui a formé un groupe de jeunes cyclistes de 17 à 20 ans, dont trois italiens.

La plupart participent déjà à des compétitions juniors et l'un d'eux est senior professionnel.

De cette équipe vont sortir des compétiteurs pour les prochains Jeux Olympiques.

Cette année déjà deux ou trois d'entre eux vont participer au Tour de France 97.
Nous avons aussi une équipe de basket.

     Alessandro Stoppato aime beaucoup les sports. Il sponsorise un club sportif , le club Sadipal qui a formé, entre autres, un groupe de jeunes cyclistes pour les compétition.
     Un angle de son bureau, avec son vélo.



e-mail:   suracenews@free.fr

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